Lolo, 

Non, tu n’étais pas un artiste, pas un artiste people et tendance, mais tu étais tant, dense et danse que celles que tu savais si bien faire  valser ne t’oublierons jamais ; quoi de plus grisant que de s’abandonner dans les bras d’un homme à la texture d’un chêne.

Tu étais d’abord un Artisan qui maîtrisait tous les outils et contours des matières avec qui tu entretenais un  rapport émotionnel et passionnel.

L’art, tu le transpirais, sans chercher la performance ni la reconnaissance ; lorsqu’on te complimentait, c’est tout juste si tu ne t’excusais pas d’exister.

Et les galeries d’art «  pour amuser la galerie «, ce n’était pas ton vin, même si tu as su jouer le jeu quand il le fallait, pour autant que tu sois entouré de ta horde sauvage, tes amis, artistes de la même trempe.

 

Alors, pour les réunir une fois de plus autour d’une exposition partagée, tu achetais une maison dans laquelle tu dépensais une énergie presque surhumaine pour lui donner une nouvelle vie ; c’était ta sculpture à la taille de ton physique et de ton cœur.

Puis, après un vernissage bien arrosé avec ta horde humaine, tu revendais la bâtisse pour rempiler une nouvelle fois et  « faire un nouveau vernissage dans un autre lieu !! ? « ; il faut t’avoir connu et avoir vu pour le croire !   N’y en as pas d’autres comme toi !

Le seul sujet de désaccord entre toi et moi c’était de savoir lequel des deux était le plus fou.

He bien j’affirme que c’était toi le Folo !

Tu avais décrété qu’entre nous, il n’y aurait pas d’autre argent que l’argent liquide, mis en bouteille, et partagé.

Le jour où tu m’as téléphoné pour me faire savoir que tu voulais me donner quelques sculptures,

 J’ai découvert que ce n’était pas moins de deux remorques de personnages que je devais emporter.

Bien embarrassé d’accepter un si précieux cadeau que je traduisais, non pas seulement en valeur de vente, mais en jours de labeur assidu, j’ai accepté ton offre sous conditions que lorsque des personnes voudraient en être acquéreuses, je te donnerais le prix payé. Tu n’as rien voulu en savoir, une vraie tête de mule !

Tu m’as affirmé qu’elles devaient être chez moi, que je pouvais en faire ce que je voulais, les peindre, les couper, les brûler et que si je ne venais pas les chercher, tu les brûlerais sur la place du village !!

J’ai exprimé mon embarras à LA MARIE ; elle m’a confirmé qu’il fallait prendre la menace très au sérieux car tu t’exécuterais.

Depuis, ces sculptures sont, resteront et n’appartiendront à personne mais à tous les amis et visiteurs qui continueront à animer et fréquenter (les espaces maudits par les lois) : les Espaces Magie Verte.

J’ai un grand souci à t’exprimer : c’est vis à avis de votre hôte à toi et à Antony, je veux dire DIEU, qui a déjà pas mal à faire avec ses religions.

 Si vous gérez ensemble le Bar d’accueil des artistes, comment va-t-il pouvoir assurer la production des Vignes du Seigneur ?

On dit que son fils Jésus, mieux que Girouette, sache bien transformer l’eau en vin !

Paraît que le vin céleste est pur, sans danger, et très recommandé.

 

Ami, je t’aime !      Au plaisir de vous  retrouver un jour !

 

Embrasse bien Antony

 

Henry,  l’autre Follo.

 

Bédan,  domaine de la Noble et Vignoble Contrée.

 

Le 27 janvier 2018